Le potier et le vase
Le potier et le vase Le potier et le vase d'or C'est l'histoire d'un potier qui tenait dans ses mains une grosse pâte d'argile. Alors qu'il visualisait le résultat final de son travail, il caressait la pâte d'argile en souriant. Cette dernière était informe, avec des débris de pailles issues de la terre d'où elle avait été tirée. Il fallait retirer ces débris, ajouter un peu d'eau pour obtenir la consistance recherchée. En se regardant elle-même, la pâte d'argile se demandait bien ce qui pouvait en sortir. Ensuite le potier se mit à travailler la pâte, la pétrir, l'étirer, la pétrir à nouveau.
Le potier forma une boule avec la pâte d'argile, et commença à former le vase. Entrevoyant le résultat, il souriait, il savait que ce serait parfait. Mais le processus semblait long, le potier prenant son temps. L'ouvrage devait être parfait, il y mettait toute son attention, tout ses soins.
Mais l'argile s'impatientait, finalement, elle avait une idée de ce à quoi elle voulait ressembler. Et l'idée qu'elle entrevoyait du plan du potier ne l'intéressait pas du tout. En réalité, elle ne savait pas vraiment ce que le potier voulait faire. Elle était impatiente. Le potier donna une première forme au vase. C'était loin d'être terminé, mais un vase présentable était déjà là. Impatient et se trouvant parfait, le vase voulait être utile là tout de suite, pas plus tard. Le potier eut beau lui expliquer qu'il n'était pas prêt, que le résultat serait plus beau que ça... Rien à faire, le vase ne voulait rien entendre.
Le potier, voulant avoir cette œuvre parfaite, brisa le vase. Il le brisa encore et encore, si bien que les morceaux devaient être récupérés à la petite cuillère. Mais le potier souriait, la vision du vase parfait était toujours aussi claire dans sa tête qu'au départ. Le vase lui, était triste, abattu, brisé, et pensait que s'en était fini pour lui. Le potier rassembla les morceaux du vase, humidifia le tout et ajouta de la poudre d'or. Bien sûr, c'est bien un vase d'or qu'il voulait obtenir. Là, la préparation était fin prête. Il se mit à nouveau à former le vase. Il était plus large, les morceaux issues du brisement donnaient au vase une allure spéciale, unique. La poudre d'or rendait le tout éclatant, elle faisait le lien entre les morceaux, si bien qu'ils étaient invisibles. Le vase était là ! À cette étape, le vase était devenu docile entre les mains du maître. Il avait appris à lui faire confiance. Le brisement lui avait fait comprendre qu'il n'était que poussière. Le potier recouvra le vase d'une couche d'or. C'était beau, c'était glorieux.... Mais ce n'était pas terminé.
Il fallait décorer le vase, des entailles devaient être faite. Le potier n'y allait pas de mains mortes. Il voulait un vase parfait. Ces marques devaient rendre le vase unique, différents des autres vases d'or. Alors que le potier faisait les entailles, c'était douloureux. Mais le vase avait appris la patience et la confiance en son maître. Il fut patient. Le maître passa un dernier coup de pinceau de peinture d'or sur les entailles. C'était beau, c'était magnifique. Le maître était satisfait. Son ouvrage était là, tel qu'il l'avait pensé.
Se regardant, le vase était surpris, émerveillé du résultat. Il n'avait jamais imaginé un tel résultat. Il était utile, au delà de ses attentes. Et dans son cœur, il avait appris à connaître le maître, à l'aimer et à trouver en lui sa satisfaction. Il avait compris que le maître savait mieux que lui ce qui était meilleur. Le cœur du maître était satisfait. C'était glorieux !