Contemplation

Prends-tu le temps de profiter de la vie ? Prends-tu le temps de t’arrêter et de regarder le monde qui t'entoure et d'en jouir ?

Ces derniers temps je suis plus sensible à la beauté de la création. Je suis captivée par la nature et par la poésie qui s'en dégage. Je suis happée par les couleurs chatoyantes des fleurs, charmée par les nuages gris chargés de pluie qui déambulent dans le ciel de mai. Les couchers de soleil me font m’arrêter devant les immenses portes vitrées du salon et mon regard se perd alors à l'horizon teinté de bleu, de rose, de orange et de jaune.

Je pense que cette attention à la beauté qui m'entoure est une réponse à la prière. Face à mes angoisses et à mes regrets j'avais crié à Dieu pour vivre dans le présent. C'est d'ailleurs l'objet de certains articles de ce blog. J'avais compris que la solution était de laisser le passé au passé au travers de la repentance et de l'acceptation. J'avais compris que la solution était de ne pas m'inquiéter d'un avenir sur lequel je n'avais pas d'emprise. J'avais compris la force du "ici et maintenant" mais je n'arrivais pas à appliquer cela dans mon quotidien.

Je pouvais sortir marcher, laisser traîner mon regard mais ne rien voir. Je pouvais terminer mes journées sans un souvenir visuel clair d'un moment de bonheur, d'un moment délicat, d'un moment où j'avais été intentionnellement consciente du monde qui m'entoure. Quel est le dernier moment beau dont tu te souviens ? Quelle est la dernière fois que tu as pris le temps d'observer la beauté d'une scène comme voulant la graver dans ta mémoire ?

Sans vraiment m'y préparer et me concentrer j'ai commencé à avoir ces moments de calme intérieur pour regarder la beauté qui m'entoure. Il y a une paix qu'on trouve à contempler l'oeuvre de Dieu. Il y a une paix à prendre des photos mentales de tout ces instants anodins mais précieux. Je bénis le Seigneur pour cette réponse à la prière qui me fais énormément de bien.

Quand la pression monte dans mon cœur, je prends le temps de m'arrêter, d'observer. Je prends le temps de regarder ce petit garçon qui fait patienter son père et qui prends la direction inverse en courant. Son rire éclate et me fait sourire, et ce sourire me suit même quand je ferme la fenêtre pour repartir travailler. Je sollicite mes sens pour sentir les fines gouttelettes de pluie sur mon visage, pour entendre le chants des oiseaux et les klaxons venant de la rue principale.

Si tu es comme moi et que tu peux être pris de panique face tout ce que tu as à faire ou à toutes tes pensées enchevêtrées prie que le Seigneur t'accorde de voir sa merveilleuse création. La vie est belle et c'est une pause enchantée que de ralentir pour la contempler et l'admirer. J'imagine que Dieu souri quand il me vois prendre plaisir à ma vie dans ces moments simples. Le fait d'imaginer Dieu sourire en me regardant jouir de toute cette beauté dont il est l'auteur me rempli d'une joie simple et pure, le genre de joie qui transcende les moments difficiles. Le genre de joie qui me redonne de l'énergie et m'aide à simplement aborder la vie avec confiance.

A ma Soso,

car cette jonquille dans ton jardin à Poitiers t'avait émue et que cela m'avait touché de voir l'effet de cette fleur jaune - inhabituellement présente en cette saison - sur ton visage délicat.